À l’heure du paradigme du social media, les médias traditionnels ont du souci à se faire. Selon des études, 80 % des 4 milliards d’internautes à travers le monde sont actifs sur les nouveaux outils du web social. En France, les internautes passent en moyenne 1 h 22 par jour sur les réseaux sociaux. Et ce chiffre est en augmentation régulière. 🕜
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Face à cette attirance pour Internet, les médias classiques sont mécaniquement en perte de vitesse.
Mary Meeker, société américaine de capital-risque, estime que dès 2017, les dépenses de publicité sur Internet dépassaient pour la première fois celles sur la télévision, à 205 milliards de dollars, contre 192 pour la télé.
Selon Statista, la moyenne mondiale de temps passé devant la télé descend progressivement. Celle sur Internet augmente drastiquement. Les courbes sont proches de se croiser en 2018, avec 173 minutes de moyenne quotidienne pour la TV, et 164 minutes pour Internet. Ce croisement devrait avoir lieu cette année. 2020 verra la prédominance d’Internet sur la télévision sur les 8 heures par jour, en moyenne, que l’humanité passe à consulter des médias.
Ce développement d’Internet et des réseaux sociaux n’est pas sans impacter notre consommation de l’information. Elle était traditionnellement assurée avant tout par la télé et la presse écrite, plus ou moins cadrée et contrôlée.
Mais alors, qu’en est-il exactement de l’information sur les réseaux sociaux, son usage, ses risques ? On voit ça tout de suite.
L’information, une belle part du gâteau des réseaux sociaux
L’agence Reuters publia en 2018 une étude très intéressante sur la consommation de l’information à travers le monde. On y apprend que la télé, en France, reste la principale source d’information. Mais on constate une perte de vitesse notable : 84 % des Français l’utilisaient pour s’informer en 2013, ils ne sont plus que 71 % en 2018.
Internet reste stable, en fournissant l’information de 68 % des Français. L’écart se réduit à peau de chagrin, ce que vous aviez sans doute constaté comme moi. (À moins que vous ne viviez exclusivement qu’avec vos grands-parents. Ceux-là même qui ne connaissent Facebook que par l’inénarrable jeu de mots « Fesses de bouc ». Ce qui ne vous empêche pas de les aimer quand même). 😅
Chiffre bien plus probant : l’utilisation des réseaux sociaux comme source d’information passe de 18 % en 2013 à 36 % en 2018. La presse écrite est, elle, agitée par ses (possibles ?) ultimes soubresauts : elle passe de source d’information de 46 % des Français en 2013 à 20 % en 2018.
Parmi les réseaux sociaux les plus usités pour diffuser l’information, Facebook est en tête avec 41 % des Français qui l’utilisent en ce sens, suivi de YouTube à 22 %, et Messenger à 10 %.
S’informer sur les médias sociaux : pour quoi faire ?
L’augmentation drastique de la part des réseaux sociaux dans l’information va de pair avec l’utilisation massive de ces moyens de communication. Grâce aux réseaux sociaux et leurs nouveaux usages, l’actualité est disponible partout, tout le temps, lorsqu’on a besoin d’elle.
Un journal télévisé a, à la fois, des horaires fixes et un format long. Tandis que les réseaux sociaux permettent de s’informer dès que l’on a un instant de libre dans la journée. Pour les jeunes notamment, qui délaissent complètement la télévision, les réseaux sociaux sont un excellent moyen de se tenir informés.
Selon une étude Mediametrie de 2018, et contre toute attente, 93 % des 15-34 ans déclarent s’intéresser plus ou moins à l’actualité. Et 1 sur 6 s’y déclare même accro (qui l’eût cru ! Et on vient ensuite dire que les jeunes ne sont pas engagés !). Toujours selon Mediametrie, 71 % de cette classe d’âge privilégie les réseaux sociaux pour s’informer.
Pour les jeunes ou moins jeunes, l’information via les réseaux sociaux est courte, disponible. On peut y trier les informations qui nous intéressent, et y trouver à peu près tout ce qu’on s’attend à y trouver. Télévision et presse écrite ne peuvent pas couvrir par essence l’intégralité des sujets ; les réseaux sociaux, par leur diversité extrême et leurs pages spécialisées, si.
On peut noter une perte de confiance énorme envers les médias traditionnels. De plus en plus d’internautes les estiment au service d’intérêts politiques et économiques privés. Et ce phénomène s’amplifie puisque nourri par l’information alternative que l’on trouve sur les réseaux sociaux.
Last but not least : le réseau social est gratuit ! La plupart de la presse écrite ne l’est pas. Quant à la télévision, certaines chaînes d’informations spécifiques sont payantes, et les gratuites ne peuvent pas couvrir tous les sujets comme le font les réseaux sociaux.
Les biais de l’information du social media
Ce n’est pas parce que tout le monde se détourne d’une chose au profit d’une autre, que la première était forcément néfaste, et la nouvelle formidable.
…Bon, ok, c’est souvent vrai… Mais, en l’occurrence, le diptyque réseaux sociaux/information n’est pas sans poser de nouvelles problématiques et contraintes.
Vous m’avez vu venir, la première de celle-ci est évidemment les fake news. Je suppose que je n’ai pas à vous décrire par le détail de quoi il s’agit ? En même temps, le nom parle de lui-même. Il s’agit d’une information, généralement brûlante et polémique, qui est en fait complètement fausse. La désinformation n’est pas l’apanage des réseaux sociaux. Mais force est de constater que ceux-ci lui offrent un terrain de jeu privilégié.
Informations et Fake News
Il ya une incroyable multitude de sources et d’informations que déversent en permanence les réseaux. Il est extrêmement difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. A fortiori quand n’importe quelle agence, entreprise ou personne peut poster une nouvelle en apparence incroyable, et la relayer auprès de centaines ou milliers de personnes.
Cela peut aller du journaliste professionnel qui tweete sur son compte personnel, effaçant la frontière entre journalisme et objectivité ; jusqu’à tata Michelle, qui passe un témoignage incroyable de rencontre extraterrestre dans le Larzac, dont la viralité va entraîner une visibilité exponentielle et irréfléchie.
Le fait de pouvoir cibler son information ressemble à un avantage et une raison pour privilégier les réseaux sociaux. Mais c’est aussi le meilleur moyen de se conforter dans ses certitudes. Rien de tel que les réseaux pour trouver de prétendues preuves de ses croyances dans les informations. Elles sont en fait orientées, parce qu’on les a choisies.
C’est vous le produit
Ajoutons que, comme le veut le célèbre adage, si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit. Surtout dans le marketing digital. Cher utilisateur de réseau, désolé de vous avoir spoilé votre véritable nature : vous vous croyiez humain, mais, pour les réseaux sociaux, vous êtes surtout une quantité de données exploitable…
Bon, la situation n’est peut-être pas aussi dramatique que ça. Il reste pourtant vrai que la façon dont vous consommez l’information sur les réseaux en dit long aux géants du web. Ils collectent vos habitudes de consommation, votre identité, vos données personnelles…
Des algorithmes utilisent ensuite ces données à des fins commerciales. Cela ne vous empêche pas de vous informer sur les médias sociaux. Mais il faut en être conscient : ce que vous voyez est sélectionné par un algorithme et cela biaise aussi votre perception de la réalité.
L’information sur les réseaux sociaux : Pour ou contre ?
Faut-il s’alarmer de la croissance de l’information sur les réseaux ? Oui et non. Sur les réseaux sociaux comme ailleurs, le problème n’est pas tant l’information, que la manière dont on va la chercher et on la traite.
Un sondage intéressant du journal La Croix nous apprend d’ailleurs que seulement 16 % des internautes font confiance aux infos partagées par un ami. Ce chiffre est de 38 % si l’information vient d’un média traditionnel, qui dispose d’une meilleure notoriété.
Ces médias classiques, qui ne sont du reste pas exempts de tout reproche, ont bien compris qu’une partie de leur métier se passait désormais sur les réseaux. Selon une étude de Cision France, 91 % des journalistes se servent des réseaux lors de leur activité professionnelle.
La communication des élites, politiques, entreprises, et même des médias traditionnels, se fait de plus en plus sur les différents réseaux sociaux. Un tweet est pour ainsi dire devenu l’équivalent d’un discours politique, et est en tout cas commenté comme tel. On peut parier que le Live sur les réseaux sociaux sera une arme exploitée pour les prochaines grandes élections.
Qu’elle soit consommée sur les réseaux sociaux, les médias classiques, ou les réseaux sociaux des médias classique (hé oui), ce qui compte n’est pas tellement la source de l’information que l’on utilise. C’est bien plutôt le point de vue critique que l’on a vis-à-vis d’elle. Avons-nous la capacité à la remettre en question, et surtout à la comparer à d’autres sources.