Copyright : peut-on utiliser une vidéo protégée par le droit d’auteur ?

droits auteurs copyright

Dernière mise à jour le 6 novembre 2025

Ce que vous allez apprendre

  • Ce qui est protégé par le copyright quand on parle de vidéos.
  • Les conditions légales pour utiliser une vidéo d’un tiers.
  • Les règles spécifiques au repartage sur les réseaux sociaux.
  • Comment obtenir une autorisation et se protéger en cas de litige.
  • Les bonnes pratiques pour publier et protéger vos propres vidéos.

Les plateformes sociales ont banalisé la circulation des contenus en ligne. On partage. On republie. On crée des vidéos avec l’IA. Et on finit par oublier que le copyright s’applique à chaque vidéo !

Eh oui, le droit d’auteur s’applique toujours.

Chaque vidéo, qu’elle soit tournée, montée ou générée artificiellement, reste une œuvre protégée.

Et ignorer cette protection peut vite coûter cher : vidéos supprimées, comptes restreints, sanctions légales… Voici comment utiliser, repartager et protéger des vidéos sans enfreindre le copyright.

Ce que dit la loi : toute vidéo est une œuvre protégée

En droit français, le principe de droit d’auteur est inscrit dans le Code de la propriété intellectuelle (article L111-1 et suivants).

Pour faire court, ce texte établit que toute création originale, dès qu’elle est fixée sur un support, est automatiquement protégée.

Et pas besoin d’enregistrement, ni de dépôt officiel : la protection naît au moment même de la création.

Autrement dit, qu’il s’agisse d’un court-métrage professionnel, d’un vlog tourné au smartphone ou d’un simple Reels, chaque vidéo relève du droit d’auteur.

Vous me direz : mais alors, à quoi sert le copyright ? 🤔

©️ Copyright ou droit d’auteur : quelle différence ?

Ces deux notions poursuivent le même objectif : protéger les créateurs. Mais elles ne reposent pas sur les mêmes systèmes juridiques.

Le droit d’auteur, appliqué en France et dans la plupart des pays européens, reconnaît une protection automatique et morale dès la création de l’œuvre.

Le copyright, dans les pays anglo-saxons, notamment les États-Unis, est une protection plus formelle. Il s’agit d’un enregistrement volontaire, un dépôt de copyright,  auprès d’un organisme officiel (comme l’US Copyright Office ou Copyright.eu).

L’auteur peut alors afficher le symbole ©, non pas pour créer la protection, mais pour attester qu’il en revendique la propriété et faciliter les recours juridiques en cas de litige.

En France, ce symbole n’a aucune valeur légale particulière. Mais vous pouvez l’utiliser pour signaler que votre vidéo est protégée. C’est un moyen simple de rappeler que vos contenus ne sont pas libres de droit. Même s’il ne s’agit pas d’un copyright à proprement parlé.

🔒 Les éléments protégés dans une vidéo

La protection des droits d’auteur ne s’applique pas uniquement à l’image en elle-même.

Elle englobe tout ce qui fait de la vidéo une œuvre audiovisuelle originale : le scénario, le cadrage, le montage, la musique, la voix off, les effets visuels, les transitions ou encore le rythme choisi.

Autrement dit, la vidéo est protégée dans toutes ses composantes créatives. Même un format très court, s’il témoigne d’un choix esthétique ou narratif, entre dans le champ du droit d’auteur.

💡 Une vidéo YouTube ou une vidéo d’entreprise, un tutoriel, un Reel humoristique ou un court clip d’animation peuvent tous être considérés comme des œuvres protégées.

À l’inverse, une simple captation brute sans intention artistique (par exemple, une caméra de surveillance) ne bénéficie pas de cette protection.

👥 Les vidéos d’utilisateurs (UGC) : elles aussi protégées

Sur les réseaux sociaux, on parle souvent d’UGC (User Generated Content). Ces vidéos créées par les utilisateurs mettent en avant une marque, un produit ou simplement un moment du quotidien.

Elles aussi sont protégées par des droits d’auteur.

Même si elles paraissent spontanées, ces vidéos comportent des choix artistiques (angle de vue, rythme, ton) qui en font des œuvres à part entière.

💡 Eh oui ! Publier du contenu sur Instagram ou TikTok ne revient pas à céder ses droits. Le créateur reste propriétaire de sa vidéo, même si elle est partagée publiquement.

Utiliser une vidéo tierce : les conditions à respecter

Rassurez-vous ! Tout n’est pas non plus une atteinte aux droits d’auteur.

✅ Ce que vous pouvez faire

Certaines utilisations sont parfaitement légales, à condition de respecter quelques règles simples :

  • Partager une vidéo sous licence libre (Creative Commons, domaine public…).

    Dans ce cas, la vidéo peut être réutilisée, parfois sous conditions (mention de l’auteur, usage non commercial, interdiction de modification…).

  • Citer un extrait court à des fins d’analyse, de critique ou de parodie.

    L’extrait doit rester bref et justifié par votre propos. Par exemple, pour illustrer une tendance ou commenter un phénomène.

  • Diffuser une œuvre avec l’autorisation de son auteur.

    Une autorisation écrite, même informelle (email, message privé), suffit à prouver votre bonne foi.

  • Utiliser des extraits officiels fournis par les marques ou les médias.

    Certaines entreprises publient des vidéos ou “press kits” destinés à la presse ou aux relations publiques. Ces contenus peuvent être réutilisés selon les conditions indiquées.

💡 Pensez toujours à conserver une trace de l’accord ou à vérifier les licences avant toute diffusion.

🚫 Ce qui est une atteinte aux droits d’auteur

En revanche, certaines pratiques restent strictement interdites, même si elles sont monnaie courante :

  • Télécharger ou enregistrer une vidéo pour la republier, même en citant son auteur.
  • Modifier une œuvre (recadrer, couper, ajouter votre logo, changer le format…).
  • Utiliser une vidéo à des fins commerciales sans contrat de cession de droits signé.

📍 Rappel : un contenu “public” n’est pas forcément “libre de droit”.

Ce n’est pas parce qu’une vidéo est visible par tous qu’elle est réutilisable sans autorisation.

📲 Et le repartage sur les réseaux sociaux ?

Le cas du repartage (stories, remixes, duos, retweets, reposts, etc.) est un peu à part.

Les plateformes social media ont intégré des fonctionnalités spécifiques pour permettre le partage sans enfreindre le droit d’auteur.

Ces repartages sont considérés comme internes à la plateforme : ils respectent les conditions d’utilisation et maintiennent la visibilité du créateur. Vous êtes donc dans votre droit.

Là aussi, comme partout, certaines pratiques sortent du cadre légal.

Vous ne pouvez pas télécharger une vidéo d’un autre compte pour la publier manuellement sur le vôtre.

Ni modifier le contenu.

Ni utiliser une vidéo d’un utilisateur dans une publicité, un Reels sponsorisé ou une campagne de marque sans accord.

Ces usages constituent une reproduction non autorisée, même si vous créditez l’auteur.

Et dans ce cas, le copyright des vidéos s’applique pleinement. ⚖️

Obtenir une autorisation d’utilisation : la bonne méthode

Demander l’autorisation d’utiliser une vidéo, c’est la seule façon d’être totalement en règle.

Et contrairement à ce qu’on imagine, ce n’est pas si compliqué : il suffit d’un peu de clarté et de courtoisie. 😉

🔏 Pourquoi cette autorisation est indispensable

Le fait de citer le créateur ne suffit pas. Sans son accord explicite, la republication d’une vidéo reste une reproduction non autorisée.

Demander la permission, c’est donc une obligation légale. Mais aussi une preuve de respect et de professionnalisme.

Et au-delà du juridique, c’est souvent le point de départ d’une relation positive avec le créateur. Certains seront même ravis de collaborer ou d’obtenir de la visibilité via votre partage.

🪶 Comment formuler une demande claire et respectueuse ?

Le ton est important. Votre message doit être personnalisé. Mais il doit aussi être transparent sur l’usage que vous comptez faire de la vidéo.

Voici les éléments essentiels à préciser :

  • Le contexte : sur quel compte ou site la vidéo sera publiée.
  • L’objectif : illustration, valorisation de la marque, partage d’un contenu inspirant, etc.
  • La durée : temporaire ou permanente.
  • La mention de l’auteur : indiquez que vous le créditerez (et précisez comment).

Exemple de message à envoyer 👇

“Bonjour ! 😊

Nous adorons votre vidéo sur [sujet]. Seriez-vous d’accord pour que nous le repartagions sur notre compte, avec mention de votre profil et lien vers votre publication d’origine ?

Bien entendu, nous respectons vos droits d’auteur et ne modifierons pas la vidéo.”

💡 Tip : préparez un modèle de message type pour vos demandes d’autorisation. Vous gagnerez du temps et éviterez les oublis quand les publications s’enchaînent.

🧾 Garder une trace de l’accord

Une fois l’autorisation obtenue, ne la laissez pas se perdre dans vos messages privés.

Conservez toujours une preuve écrite :

  • capture d’écran de la conversation,
  • e-mail d’accord,
  • ou mieux encore, un petit formulaire de validation signé par le créateur (utile pour les partenariats réguliers).

Ces éléments suffisent à prouver votre bonne foi si une réclamation de droit d’auteur survient ultérieurement.

🤝 Et pour les collaborations fréquentes ?

Si vous travaillez souvent avec les mêmes créateurs, simplifiez-vous la vie avec un contrat de cession de droits ou un accord de collaboration.

Ce document définit à l’avance :

  • les types de contenus concernés,
  • les canaux de diffusion autorisés,
  • la durée d’exploitation,
  • et la rémunération éventuelle.

Les risques en cas de violation du copyright vidéo

Ignorer le copyright des vidéos peut avoir des conséquences plus sérieuses que ce qu’on imagine.

📉 Les conséquences sur les plateformes

Les plateformes comme YouTube, Instagram ou TikTok utilisent des systèmes automatiques de détection du contenu protégé (Content ID, Meta Rights Manager, etc.).

Lorsqu’une vidéo enfreint les droits d’auteur :

  • elle peut être bloquée, supprimée ou restreinte sans préavis ;
  • la visibilité du compte peut être réduite, voire suspendue en cas de récidive ;
  • et dans certains cas, la monétisation ou les collaborations partenaires peuvent être suspendues.

💡 Sur YouTube, trois avertissements pour atteinte au copyright peuvent entraîner la suppression définitive de la chaîne.

⚖️ Les risques légaux

Au-delà des sanctions des plateformes, le non-respect du droit d’auteur est une infraction punie par la loi.

En France, l’article **L335-2 du Code de la propriété intellectuelle** prévoit jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende en cas de contrefaçon.

Même si les poursuites restent rares dans le cadre d’un usage non commercial, un auteur peut tout à fait :

  • exiger le retrait immédiat de la vidéo,
  • réclamer une indemnisation pour l’exploitation non autorisée,
  • voire engager une action en justice pour atteinte à ses droits.

💔 Les répercussions sur votre image

Au-delà du risque financier, le non-respect du copyright peut entacher la réputation d’une marque, d’un créateur ou d’une entreprise.

Un simple bad buzz autour d’un contenu “volé” ou “copié” peut suffire à éroder la confiance de votre communauté.

Et vos propres vidéos ? Comment les protéger

Il existe plusieurs façons simples de préserver vos droits et d’éviter que votre travail ne soit détourné.

💧 Ajouter un filigrane ou vos crédits

Le moyen le plus basique, mais souvent le plus efficace, reste d’apposer un filigrane (watermark) discret mais permanent tout au long de la vidéo. Vous pouvez également ajouter votre nom en fin de vidéo.

Cela permet d’identifier clairement l’auteur et de dissuader toute appropriation.

Et si quelqu’un repartage quand même votre contenu sans autorisation, la mention visible rappellera d’où vient l’original.

⚙️ Paramétrer la licence de vos vidéos

La plupart des plateformes vous permettent de choisir le niveau de protection de vos contenus.

  • Sur YouTube, vous pouvez opter pour une licence standard (tous droits réservés) ou Creative Commons si vous acceptez la réutilisation sous conditions.
  • Sur Vimeo et TikTok, les paramètres de confidentialité et de remix vous permettent de décider si vos vidéos peuvent être téléchargées ou réutilisées.

Prenez le temps de paramétrer vos options avant de publier : c’est un réflexe simple pour garder le contrôle sur vos vidéos.

🛑 Si quelqu’un vole ou réutilise votre vidéo sans autorisation

Malgré toutes vos précautions, il peut arriver qu’une personne reprenne votre contenu sans autorisation.

Voici la bonne marche à suivre :

  1. Signalez la violation directement via l’outil de gestion des droits d’auteur de la plateforme (YouTube, Instagram, TikTok…).
  2. Contactez l’auteur de la publication pour lui demander de retirer la vidéo. Parfois, la mauvaise foi n’est pas en cause.
  3. Conservez les preuves : captures d’écran, liens, échanges.
  4. Engagez un recours juridique si nécessaire, en vous appuyant sur ces éléments pour faire valoir vos droits.

⚖️ Vous pouvez également faire appel à un avocat spécialisé en propriété intellectuelle si la situation perdure ou porte préjudice à votre activité.

Bonnes pratiques pour publier sereinement

Si vous souhaitez avoir l’esprit tranquille, adoptez ces quelques réflexes au quotidien.

  • Créer vos contenus originaux dès que possible.
  • Utiliser des extraits libres de droits, parfois gratuits, provenant de banques fiables comme Pexels ou Pixabay.
  • Lire les CGU des plateformes avant d’intégrer un contenu tiers.
  • Toujours mentionner les auteurs quand la licence le prévoit. Et en cas de doute, mieux vaut prévenir que guérir : citer un créateur est toujours une bonne idée.

❓FAQ : les droits d’auteur

Peut-on utiliser une vidéo YouTube ou TikTok ?

Non, sauf si elle est publiée sous licence libre ou si la plateforme propose un outil de partage officiel.

Puis-je repartager une vidéo Instagram dans ma story ?

Oui, si vous utilisez la fonction Partager dans la story. Cela respecte les droits d’auteur et mentionne automatiquement le créateur.

Puis-je télécharger une vidéo pour la republier sur mon compte ?

Non. Même publique, elle reste protégée : il faut demander l’autorisation à son auteur.

Si une personne apparaît dans la vidéo, dois-je aussi lui demander son accord ?

Oui. Le droit à l’image s’ajoute au droit d’auteur : il faut obtenir le consentement de la personne filmée.

Comment savoir si une vidéo est libre de droits ?

Vérifiez la licence ou la mention associée à la vidéo. Si rien n’est précisé, considérez qu’elle est protégée.

Que faire si ma vidéo est utilisée sans mon autorisation ?

Contactez la plateforme pour faire retirer le contenu ou engagez une procédure légale si nécessaire.

Peut-on réutiliser des extraits courts pour une parodie ou une critique ?

Oui, tant que l’usage reste transformateur, justifié et ne porte pas préjudice à l’auteur original.