Sobriété numérique : moins polluer sur le web et les réseaux sociaux

Mains sur ordinateur

1 124 vols aller-retour Paris-New York. C’est l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre générées chaque jour par Facebook. Chaque jour ! 😱
Ajoutez à cela toutes les autres plateformes de réseaux sociaux mais aussi nos sites de streaming préférés, nos clouds, nos mails… et vous arrivez à un constat : oui, le numérique pèse lourd sur l’environnement.

Le fait de publier une story, d’envoyer un pdf par mail ou de binge-watcher une série sur Netflix contribue à cette pollution “invisible”. Et au total, le secteur du numérique est responsable de 4 % des émissions mondiales de GES. Plus que l’aviation civile ! Et cette empreinte ne cesse d’augmenter avec le nombre d’utilisateurs, de contenus et de données échangées chaque jour. ☹️

Certes, vous pouvez acheter un Nokia 5510 et allumer votre ordinateur quelques minutes dans la journée. Mais, sans aller jusque-là, quelques gestes individuels relativement simples peuvent minimiser notre impact à l’échelle mondiale. 🌱
Alors, comment adopter une démarche de sobriété numérique sans se couper du monde ? C’est ce que nous allons voir…


La pollution numérique : de quoi s’agit-il ?

Quand on parle de pollution en général, on évoque particulièrement les émissions de gaz à effet de serre. Bien sûr, cette mesure des GES n’est pas suffisante pour rendre compte de notre impact sur l’environnement… Pollution des sols, contamination des eaux, disparitions d’espèces, dégradation d’écosystèmes sont autant de conséquences supplémentaires de nos habitudes de consommation.
Mais nous nous contenterons ici de ce fameux équivalent CO2. Bien qu’incomplet, il est suffisamment représentatif de notre impact environnemental.
De la fabrication de nos appareils à la publication de contenus sur les réseaux sociaux, quelles sont donc les sources de pollution numérique ?

🏭 Fabrication des appareils numériques

En termes d’empreinte carbone, la fabrication de nos appareils représente à elle toute seule 78 % de l’impact environnemental généré par nos technologies numériques, d’après l’ADEME.
Pourquoi ? Parce que pour fabriquer un smartphone ou un ordinateur, il faut extraire des métaux rares (lithium, cobalt, etc.), souvent dans des conditions désastreuses pour l’environnement.
Alors, que faire ? Conserver vos appareils le plus longtemps possible. Réparer au lieu de remplacer. Et envisager le reconditionné.

🛰️ Le réseau et les infrastructures

Nous ne les voyons pas forcément, mais sans eux, plus d’internet. Les câbles sous-marins, qui sillonnent les océans sur des milliers de kilomètres, et les antennes relais, qui quadrillent nos villes et nos campagnes, sont les véritables artères du web.
Chaque donnée qui transite, chaque vidéo streamée, emprunte ces réseaux, qui fonctionnent en permanence pour répondre au trafic internet mondial. On parle ici de plusieurs milliards de téraoctets transférés chaque jour. 🤯

Et tout cela a bien évidemment un coût environnemental. Ces infrastructures sont responsables d’environ 5 % de l’empreinte carbone numérique.
Leur construction nécessite une consommation massive de matériaux. Et leur entretien ainsi que leur fonctionnement exigent une énergie conséquente.

🔌 La consommation électrique

Tous nos appareils électroniques, du smartphone à l’ordinateur en passant par la box internet, consomment de l’électricité. Et l’utilisation des services numériques représente 10 % de la consommation électrique annuelle en France.
Et saviez-vous qu’un appareil en veille continue à consommer jusqu’à 75% de son énergie maximale ? Ce phénomène de « consommation fantôme » est une source d’énergie gaspillée à l’échelle mondiale. 😔

Pour réduire cette consommation inutile, pensez à débrancher complètement vos appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés.

💾 Le stockage des données

Les data centers représentent à eux tous seuls 2 à 3 % de la consommation électrique mondiale. C’est énorme ! Sans parler des besoins en eau pour les refroidir.

Pour vous donner une idée, un data center de 10 000 m² consomme autant d’énergie qu’une ville de 50 000 habitants. Et en France, la surface totale des data centers (465 000 m²) équivaut à une ville de 2,3 millions d’habitants, soit l’équivalent de Paris. 😱

📲 La transmission des données

Envoyer un email, ça ne coûte rien ? Eh bien, pas tout à fait. 🫣
Chaque email génère environ 0,3 g de CO₂, et avec 121 emails reçus par jour en moyenne par employé, ça commence à peser.
Mais le vrai coupable, c’est le streaming vidéo. C’est l’usage numérique qui consomme le plus d’énergie, représentant presque 60 % du trafic internet mondial.

Quant aux réseaux sociaux, ce n’est pas beaucoup mieux. Chaque interaction nécessite des serveurs pour stocker et transmettre ces données.
Le problème, c’est que les algorithmes de ces plateformes nous poussent à une surconsommation de contenu. Ils nous incitent à scroller sans fin ou à regarder encore une vidéo. 😵‍💫
Or, plus on passe de temps sur nos écrans, plus on pollue !

Il devient donc impératif de changer les choses à notre petite échelle.
Oui, faire pipi sous la douche semble bien dérisoire quand certains se déplacent en jet privé pour quelques kilomètres. 🤫 Mais tous ensemble, nous pouvons faire avancer les choses. Ou du moins, faire reculer notre impact sur l’environnement.
Et les entreprises, les plateformes numériques et les gouvernements doivent également prendre leurs responsabilités et encourager des usages plus sobres.


Comment adopter une démarche de sobriété numérique ?

La sobriété numérique est donc autant une responsabilité individuelle que collective. Et à notre niveau, nous pouvons mettre en place quelques actions simples pour contribuer à rendre le numérique plus durable.

 

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💻 Vers la sobriété numérique : réduire la consommation de données

La première chose à faire est de limiter notre consommation. Comme pour nos ressources matérielles en somme.
Privilégiez les formats plus légers, comme les images au lieu des vidéos, afin de réduire la quantité de données échangées.
Limitez le streaming vidéo et préférez le téléchargement en basse résolution.
Pensez également à fermer vos onglets inactifs. Eh oui, les onglets ouverts continuent de communiquer avec les serveurs.
Sur les réseaux sociaux, désactivez la lecture automatique des vidéos dans les paramètres. 

Et, à chaque fois que vous en avez la possibilité, utilisez le Wifi plutôt que la 4G. Car figurez-vous que la 4G consomme 3 fois plus d’énergie que le Wifi.

💿 Vers la sobriété numérique : optimiser le stockage

Une autre action simple à mettre en place est d’organiser vos données. En plus, vous y verrez plus clair. 🤓
Faites un tri régulier dans vos emails et vos fichiers. Supprimez tous les vieux messages, les pièces jointes obsolètes, les téléchargements qui ne servent plus à rien.

Évitez les téléchargements automatiques de médias sur WhatsApp et autres messageries.

Et préférez le stockage local sur des disques durs physiques plutôt que le cloud. Au moins pour l’archivage.

♻️ Vers la sobriété numérique : communiquer écoresponsable

Pour réduire l’empreinte carbone de nos échanges, nous devons adopter des pratiques de communication écoresponsables. C’est-à-dire ? 🤔

  • Limiter l’envoi de mails inutiles.
  • Éviter de multiplier les destinataires, notamment en copie car chaque envoi pèse sur les serveurs.
  • Pour les visioconférences, préférer l’audio à la vidéo, qui consomme beaucoup plus de bande passante.
  • Utiliser des outils collaboratifs, tels que Notion ou Trello ou Google Docs afin de centraliser les informations et d’éviter les allers-retours interminables par mail.
  • Enfin, et surtout, compresser les pièces jointes avant envoi pour réduire la taille des fichiers.

📩 Vers la sobriété numérique : naviguer écoresponsable

L’idéal serait de limiter notre utilisation de Google. Et basculer vers ChatGPT n’est pas la solution. Au contraire ! Une recherche Google consomme environ 0,3 watt-heure d’électricité, tandis qu’une requête ChatGPT en consomme 2,9.  😯

Certains moteurs de recherche offrent une alternative plus respectueuse de l’environnement. C’est notamment le cas d’Ecosia qui reverse 80 % de ses bénéfices à des projets de reforestation. En plus, le site utilise des serveurs alimentés exclusivement par l’énergie solaire. Vous pouvez aussi tester Lilo qui finance des projets éthiques et environnementaux. 🌳

Ensuite, créez des favoris pour les sites que vous consultez fréquemment. Cela permet d’accéder directement à ces pages sans passer par un moteur de recherche. Vous réduisez ainsi le nombre de requêtes inutiles.
Enfin, optimisez vos recherches avec des mots-clés précis afin de diminuer le nombre de pages à charger.

⏸️ Vers la sobriété numérique : faire une pause

Bien sûr, vous pourriez aussi complètement vous déconnecter. Pas en permanence évidemment ! Mais sur certains créneaux. Coupez tout. Données mobiles, Wifi… une vraie cure de désintox quelques heures par semaine.
Non seulement ça fera du bien à la planète (ou au moins, ça lui fera moins de mal), mais en plus ce sera (vraiment) bénéfique pour vous ! 💜
Quoi qu’il en soit, sur le web et surtout sur les réseaux sociaux, privilégiez la qualité du temps passé plutôt que la quantité.