Avez-vous déjà acheté un produit qu’un ami vous recommandait dans un magasin ? Et bien vous n’êtes pas le seul ! Maintenant imaginez que vous puissiez le faire pour tous vos achats, grâce à une fusion du e-commerce et des réseaux sociaux. C’est ce qu’on appelle du social shopping, une possibilité prenant de plus en plus de place dans la vente en ligne.
« Plus nous rentrerons dans l’ère du tout digital, plus l’humain sera important à la condition qu’il se concentre sur sa principale valeur ajoutée : le relationnel. »
Lionel Meyer, cofondateur de Luxury Attitude.
Concrètement Le Social Shopping C’est Quoi ?
Le social shopping ou s-commerce, ou encore shopping collaboratif/communautaire, a pour particularité de recréer sur internet le comportement social des consommateurs des boutiques traditionnelles.
C’est donc comme le bouche-à-oreille, mais à plus grande échelle. Cette fois-ci, ce n’est pas un ami ou une personne de votre famille qui vous parle d’un produit, mais des centaines, voire des milliers de personnes ou plus, qui vont donner leur avis sur le produit que vous avez envie d’acheter.
Cette consommation collaborative ne se cantonne pas aux objets. Elle peut également convenir aux hôtels et restaurants avec TripAdvisor, à la location temporaire d’appartement avec Airbnb, ou encore le covoiturage avec BlaBlaCar et d’autres sites du même genre.
Et pourtant cette façon de vendre n’est pas nouvelle. Comme dit plus haut, elle se base sur le bouche-à-oreille traditionnel, mais sur internet il existait sous forme de forum de passionné et, bien sûr, les sites d’avis.
Avec le temps, ce commerce 2.0 se démocratise sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Instagram ou Pinterest.
C’est le jugement du consommateur qui rend puissant le social shopping. Permettant ainsi aux marques de gagner plus de clients grâce à cette visibilité, et aussi une nouvelle part de marché.
Comment ça marche ?
Il s’agit, en premier lieu, de vendre en tirant profit des interactions entre personne. Les recommandations des internautes permettant de se faire un avis sur vos futurs achats. C’est comme avoir une boutique e-commerce sur les réseaux sociaux.
Le meilleur dans ce domaine est, sans doute, Facebook avec son nombre d’utilisateurs dépassant les 2 milliards à la fin de l’année 2018.
Même si les ventes par ce moyen à son faible (2 % des revenus des marques), il ne faut pourtant pas se désintéresser de cette façon de commercer. Elle peut être une grande aide pour développer toutes les ventes, que ce soit en ligne ou non.
Qui plus est, la façon de penser des acheteurs est en constante évolution. Par exemple 45 % des 18-35 ans ont envie de pouvoir faire leurs achats directement sur les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou Pinterest.
Pourquoi ? Parce que le s-commerce place l’avis et la communauté au centre du futur achat. De plus, il se différencie des ventes traditionnelles. Les influenceurs y donnent envie d’acheter tel ou tel produit, ce qui renforce l’effet du bouche-à-oreille.
Le social shopping permet également de donner des idées aux consommateurs. Grâce au contenu personnalisé, le ciblage précis de réseaux sociaux comme Facebook permet aux marques de changer leur contenu. La présentation et/ou le produit s’adapte en fonction de différents critères : suivant le pays, l’âge, les centres d’intérêt, etc.
Des exemples de s-commerce
Concernant les exemples de social shopping, je vais me concentrer sur les médias sociaux. Bien sûr il en existe bien d’autres, mais je pense que ce type de commerce fonctionne mieux sur ces derniers.
Et eux aussi l’ont compris, en créant des fonctionnalités propres au shopping communautaire.
- Twitter, par exemple, serait un lieu propice pour partager les informations sur un nouveau produit. Mais aussi avoir un dialogue avec les clients, anciens comme nouveaux.
- YouTube permet de faire directement la présentation des produits en vidéo et de recevoir des commentaires. Voire même rendre son offre virale grâce aux influenceurs.
- En parlant des influenceurs, il ne faut pas oublier Instagram ! Il permet, depuis 2017, à des milliers de marques de vendre directement sur leur plate-forme grâce au bouton « achat ».
- Mais ce ne sont pas les seuls à avoir rajouté ce type de fonctionnalité à leurs réseaux sociaux. Pinterest a également lancé une nouvelle possibilité en 2018. Elle permet au potentiel acheteur de faire un achat en quelques clics sur les articles repérés en photos. Cet ajout est une réponse aux utilisateurs mentionnant que la plateforme a été une grande aide pendant leurs recherches.
- Bien sûr, ne parlons même pas de Facebook qui a lancé une Marketplace, pour vendre des objets neufs ou d’occasions via des petites annonces.
Et bien sûr pour toucher le maximum de monde, les marques se doivent de communiquer sur cette plateforme également.
D’autres exemples
- En 2017, Amazon lançait Spark. Un média social similaire à Instagram et Pinterest. Il permet de poster des images. Pour l’instant disponibles en anglais et dans plusieurs langues, mais pas encore en français. Chaque utilisateur peut y trouver et ajouter des produits dans leur panier d’achats. Il est malheureusement seulement réservé aux clients d’Amazon prime.
- En Chine, il existe WeChat une application de messagerie rapidement devenue un réseau combinant plusieurs fonctionnalités d’Instagram, WhatsApp, Facebook, Skype et PayPal. Cette plateforme de social shopping est très efficace. Elle a un service de paiement intégré qui permet aussi bien de payer en ligne que dans les magasins.
Il doit, bien sûr, en exister bien d’autres, mais ceux-ci sont sans doute les plus utilisés à l’heure actuelle.
L’avenir de l’achat en ligne ?
Même si le social shopping semble être une possible évolution de l’achat en ligne, via les réseaux sociaux. Il existe tout de même des réticences pour certains utilisateurs.
En effet, beaucoup s’inquiètent sur la sécurité des transactions qui peut être ressentie comme faible, mais aussi pour leur vie privée. Pour le marketing en ligne, plus un processus d’achat est simplifié, mieux c’est. Pourtant, la simplicité exagérée peut finir par devenir un frein.
Il faudra attendre que la peur se dissipe pour voir tout consommateur lambda utiliser cette façon de payer en ligne.
Malgré ces problèmes, le s-commerce a un avenir plutôt prometteur. Les trois quarts des consommateurs se tournent maintenant vers les réseaux sociaux pour se faire une idée, avant un achat, grâce aux avis laissés sur le produit.
Les utilisateurs comptent déjà sur les réseaux sociaux pour les aider dans leurs achats. Il est naturel de penser que la prochaine étape sera la vente directe et généralisée sur ces plateformes.
C’est déjà demain…
Par ailleurs, c’est ce qui est en train de se produire en Chine. Le shopping communautaire y représente plus d’un quart des ventes en ligne.
Le social shopping n’est plus une lubie des chasseurs de bonnes affaires d’il y a quelques années. Il est maintenant devenu un outil aussi puissant qu’utile. Ceci autant dans les mains des consommateurs que des marques, mais pas seulement. Il permet également de créer une relation entre les deux qui n’était pas chose facile par le passé.
Je ne serais pas étonné de voir que cette pratique, dans l’avenir, devienne courante et dépasse notre façon actuelle d’acheter en ligne.
J’irai même plus loin en ajoutant que la technologie pourra – dans un avenir plus ou moins lointain – pousser cela à un tout autre niveau. Imaginez les possibilités de la réalité augmentée pour consulter les avis et commentaires directement sur un produit que vous avez en main. Il me semble certain que les concepts de magasins sans caisse d’Amazon utiliseront ces possibilités.
Plus « black mirror » encore ? Visualisez cela sur de nouveaux dispositifs, comme des lentilles connectées, ou encore dans des boutiques recrées dans un monde en réalité virtuelle… Et le social shopping deviendrait intégré à notre quotidien. C’en est même quelque peu effrayant, qu’en pensez-vous ?